Mélancolie des Oiseaux | Be yourself, everyone else is already taken. || Validée

Le soleil gène un bon nombre de personnes, que ce soit par son éclat ou par sa présence pour tes amis les noctambules, bien heureusement peu nombreux. Qu'il serait étrange de vivre sous la lune, juste éclairé par sa lueur incertaine. Pour toi cela serait une simple et insupportable torture. Cet astre lunaire est un monstre, un stratège. Il nous fait des feintes, changeant de forme. Certains y voient une marque temporelle, l'astre comme calendrier. Toi tu y vois une certaine spiritualité, comme si ça avait toujours été ainsi, cette étrange malédiction. A vrai dire, il t'a toujours effrayé, tétanisé. Certains trouvent les rendez-vous sous la lune romantique. Toi, tu trouves cela malsain.

Comme chacun d'entre nous, tu es né un jour. Toi, c'était une nuit de printemps. Une nuit triste et sombre car il n'y avait pas de lune. Elle était cachée, elle te fuyait déjà, comme si le ciel pointait déjà du doigt ta différence. Comme si les membres du Clan des Étoiles te fuyaient et te maudissaient déjà. Pouvait-on considérer cela comme un malheur ? Oh, non. Ce n'était que le début d'une longue et insupportable descente aux enfers. Tu te souviens du froid de la nuit, tu te souviens d'une chaleur étrangère contre toi. Le jour où tu es né, ta mère a poussé son dernier souffle. Elle a perdu sa dernière bataille, ta mère qu'on disait si courageuse. Une vie pour une autre. Tu lui as pris sa vie, et pour cela tout le monde devrait te détester. Le sort, ô ignoble sort, s'acharnait contre ta personne, pauvre et impuissant Shy, fils unique d'une mère qui ne peut plus respirer, bouger. Cela a longtemps été un complexe tabou. Mais plus maintenant. Tu ne sais pas qui elle est, où elle est aujourd'hui, ni ce qu'elle penserait de toi. Tu fonctionnes dans une logique implacable : Tu ne la connais pas, elle ne te manque pas.

Ton apprentissage fut long, mais tu étais un élève appliqué. Tu n'avais personne à rendre fier, sinon toi-même. Tu avais soif d'apprendre, tu étais toujours levé à l'aube, faisait l'admiration de certains. Tu es devenu un coureur de jupons avec le temps, et ta liaison secrète avec la chef de ton clan te fais devenir puissant intérieurement, elle te domine et tu aimes ça. Aujourd'hui, tu as bien grandi. Cette aurore face à toi s'étendant à perte de vue te fait penser à tout ça. À toi Nuage d'Oiseaux, suivant ton mentor qui t'a apprit le meilleur, et qui t'a transmit son caractère Malsain. Il me disait que ça cachait le meilleur, comme le pire. Tu es aujourd'hui Mélancolie des Oiseaux, en honneur à toutes ces premières journées dans le camp de la Rivière que tu pouvais passer à regarder les oiseaux, songeant à la personne qui t'avait sauvé, la personne qui t'avait recueilli, Mélancolique. Il faut aimer.

C'est une bonne question, c'est vrai, à quoi ressembles-tu Mélancolie des Oiseaux ? Tu es grand, haut perché sur tes pattes à la musculature apparente, musculature due à ces longues heures passées dans l'eau à nager dans ton élément. Quand tu sors de l'eau, tes poils mi-longs sont gorgés d'eau et pèsent lourd pour ton dos droit. Tu as un soyeux poil noir et blanc, soigneusement entretenu par le poisson que tu manges. Tes coussinets ne sont pas roses comme ceux des nouveaux nés, bien que tu l'ais été un jour. Ils sont gris usés par le temps et les entraînements rudes que tu as subis. Par ailleurs, si on nous dit que les yeux sont le miroir de l'âme, cela se vérifie aisément chez toi. Tes yeux gris tirant vers le bleu sont d'une pureté incomparable. Ils trahissent ton calme mais jamais tes peines. C'est l'un des seuls avantages que t'offre ton physique.

Tu te délectes de tous les regards se portant sur toi quand tu arrives, accompagné d'un grand silence comme si tu étais un membre de sang royal, comme un Prince. Ton sourire charmeur n'a jamais été égalé, mais tu es un coureur de Jupons qui cache derrière ses blagues malsaines une grande bienveillance et un impressionnant sens de l'empathie. C'est peut être stupide, pour quelqu'un d'actif sur tous les plans et qui adore plaisanter, mais tu as peur de l'astre lunaire, car il représente pour toi l'inverse de l'astre solaire, et donc tu en a des sueurs froides, même glacées comme le givre recouvrant le sol aux premières lueurs de l'aube. Tu crains, mais tu te maintiens, tu te maîtrises, tu te plaques même parfois. Jamais tu ne baisses les yeux, tu gardes toujours la tête haute, fier et insolent. Un regard de haut en bas, ou de bas en haut et tu sais quoi penser de celui ou de celle que tu as en face. Tu es buté mais on peut te faire changer d'avis, c'est une étrange antithèse. Tu comptes sur la jeune génération, tu fais tout pour qu'elle prenne le relais des anciens. Oui, un jour on te remplacera, mais, tu le sais ça.