Tu ne peux pas savoir, ni même comprendre, quand mon cœur n'est que mystère. / 1 er mai

Vous le regardez, ce petit. Vous l’aimez, mais le garder ne sera pas possible, vous le savez. Vous n’avez pas le droit de l’avoir, alors comment faire ? Vous le donnez à votre meilleure amie depuis votre enfance. Celle qui a suivit vos galères, vous a soutenu du mieux qu’elle pouvait. Vous lui donnez dans l’espoir que votre chaton évolue correctement, sans le poids de son origine. Votre statut de guérisseur ne vous donne pas le droit de garder ce petit et la mère, morte, ne pourrait pas l’élever. Cette chatte qui prit le seul survivant de cette naissance affreuse venait tout juste d'avoir une portée et elle s'attachait déjà à cette petite boule de poils. Alors elle la prit délicatement dans sa gueule et la ramena au camp sans qu'on ne la voit. Et vous, vous restez là, en regardant votre fils être éloigné de vous, arracher à vous. Ce n’est qu’alors que vous comprenez que vous pleurez. Les larmes coulent, vous ne pouvez rien y faire. Elles coulent jusqu’à ce que vous ayez le sentiment de ne plus avoir d’eau dans le corps. Tout ça n’aurait pas dû arriver. Et pourtant, tout était bel et bien arrivé.

Et alors, après tout cela, vous rentrez au camp, épuisé, les yeux creusés, le cœur bien serré. Et sans rien dire, vous filez dans votre antre, sans savoir quoi faire, quoi dire, comment continuer de faire son travail comme si de rien était. Et les minutes qui semblaient désormais être des heures. Le temps était tordu. Et vous, vous ne saviez plus gérer tout cela. Comment vivre quand vous n’aviez plus rien ? Vous ne pourriez jamais voir votre fils en le traitant comme tel et vous ne pourriez jamais le traiter comme n’importe quel membre. La décision fut dure, conpliquée, mais vous n’aviez pas le choix : le camp pleura votre disparition et une Tribu lointaine vous acceuillit.


-Petite Nuit !

Un chaton se retourna et vit sa mère. Il ne réagit pas même en sentant le désarroi de la chatte et il se contents de retourner jouer avec les chatons du Clan.  Sa mère était si protectrice et le surveillait tant, son esprit en ébullition constante que le petit se dit qu'il se passait quelque chose, mais cela lui permettait de se jouer d'elle et de la manipuler. À quelques lunes, il n'avait pas conscience que ce n'était pas donné à tout le monde de ressentir les émotioms des autres comme lui savait le faire depuis sa naissance, et il ne s'en souciait pas vraiment, il fallait le dire. Centré sur lui-même et ses envies, il ne faisait pas attention aux souhaits des autres. Le seul chat qui avait son attention était le meneur du Clan et sans doute pas pour la bonne raison...

Le regard du chaton brillait de cette lueur sanglante étrange qui ne s'éteignait pas. Une lueur meurtrière qui ne le quittait pas et cela se voyait clairement. Lorsque son regard se pose sur le meneur de son Clan, on y voit clairement cette ambition meurtrière, cette ambition qui le poursuit jour après jour. Petite Nuit se posait parfois devant le promontoire et souriait étrangement. Son sourire était cruellement effrayant, parce qu'il montrait à quel point il souhaitait prendre la place du meneur plus tard, peu importe le prix à payer.



- Nuage de la Nuit !

Le novice se retourna rapidement de bord, son mentor venant tout juste de l'héler. Son regard se posa sur le cadavre du solitaire devant lui. Il avait à son compte neuf lunes et il n'avait jamais réellement pu mettre en pratique les techniques apprises par son mentor, mais là il avait pu en combattant ce solitaire arrogant... et quelque chose avait pris possession de lui. C'était le début de la folie véritable. Le félin noir s'étira longuement et jeta un dernier regard sur le solitaire défunt avant de le pousser dans la rivière, l'eau l'ammenerait au loin. Alors seulement, il se retourna de bord et rejoignit le mâle adulte l'attendant, la curiosité dans le regard, mais nulle question ne fut posée.

Mais tout était différent maintenant. Une voix était là. Elle était apparue durant la bataille et elle ne cessait de murmurer maintenant. Il n'était pas fou, elle était là...et pourtant, son mentor ne l'entendait pas. Tout était silencieux aux oreilles du matou, mais pas pour le novice qui cheminait à ses côtés...

Vous tenez sans doute à savoir ce qui s'est passé depuis tant de lunes, mais je le force à se taire, ça ne regarde que lui et.. et lui, mais moi aussi parce que je suis quand même lui. Il faudra simplement noter qu'il y a eu plus de mort qu'une seule, parce qu'avec le temps, je me suis installé, je me suis développé et j'ai pris possession de lui par moment. Je me nomme Venin, et j'ai choisi mon nom afin qu'il me corresponde. Mais malgré tout, il ne pourra jamais vous dire qui il a tué et combien de personne, parce que c'est moi qui tue, pas lui. Il est bien trop faible, tellement qu'il ne parvient même pas à se souvenir du moment où c'est moi et non lui.

Sachez seulement que la place de meneur, il l'a obtenu. Pas nécessaire de vous dire comment...

La nuit est noire, complètement noire. Vous êtes perdus, vous ne voyez rien et soudainement, vous vous sentez observer. Nyctalope que vous êtes, la nuit est plus claire, mais… vous ne voyez rien. Vous savez qu’il y a quelqu’un parce que vous le sentez, vos poils se sont hérissés d’eux-même et votre cœur s’est accéléré. Il y a évidemment quelqu’un, un chat, quelque part. Oui, mais.. où. Vos yeux scrutent l’obscurité sans rien trouver, la peur vous envahit. Quelque chose de froid et cruel vous observe, quelque chose qui ne vous rassure part. Vous avez raison, un ennemi est bien là, caché quelque part dans l’environnement, le paysage qui vous entoure, mais vous ne le voyez pas puisque son pelage se fond complètement dans l’obscurité. À la lumière du jour, vous auriez reconnu le meneur du Clan du Tonnerre avec son pelage assez long et son aura puissante. Sa couleur noire d’une nuit sans lune comme en ce moment. Mais dans cette obscurité étouffante, il est maître de la situation. Et puis soudain, le vent se retourne et son odeur vous parvint. Alors l’image de ce chat plutôt petit vous apparaît avec force dans votre esprit. Son pelage noir brillant, cette autorité qui le rend craint et respecté. Son corps musclé, sa carrure forte malgré sa taille. Vous le savez rapide et puissant, si féroce dans les combats, mais stratégique. Et vous voyez ses yeux briller d’une lueur étrange. Vous vous souvenez parfaitement de ses yeux. Ils sont particuliers. Un est jaune, celui de droite, vous m’avez pas oublié. Et l’autre, vous vous rappelez qu’il est d’un bleu clair. Et vous frissonnez. Étoile d'un Mystère est dans la place.

Ordre. C’est sans aucun doute le mot qui correspond le plus au meneur du Clan du Tonnerre, le mot qui donne plus de sens à la personnalité d’Étoile d’un Mystère. Il donne bien souvent des ordres qui font office de loi, des ordres qui ne peuvent être contestés. Il est meneur après tout, alors le Clan des Étoiles l’a choisi pour diriger le Clan. Alors ce qu’il dit doit bien être vrai ou du moins, il doit savoir ce qu’il dit, pourquoi le dirait-il autrement ? De toute évidence… il sait parler. Il est charismatique et quand il se met à parler, à diriger, il donne l’impression aux chats qui l’écoutent qu’ils pourraient le suivre jusqu’à l’autre bout du monde. Pas tous, évidemment, mais une bonne partie, ce qui fait qu’il y a une petite troupe de chat qui serait prêt à le suivre jusqu’au bout, de décrocher la lune et conquérir le monde sous ses ordres. Et l’ambition, il faut en parler lorsqu’il s’agit d’un tel chef qui n’a d’autre chose que de l’ambition. Il en est plein, souhaitant voir son Clan s’élever au-dessus des autres, les écraser, mais patientant pour que son Clan soit le plus fort avant de le mener dans une guerre… - il n'est pas une cervelle de souris - il faudrait qu’il soit sûr de la gagner pour qu’il entraîne tout son Clan dedans. Et son ambition le pousse à, dans le dos des reines, entraîner les chatons qui acceptent parce que ses derniers se sentent inévitablement privilégiés de voir que le meneur du Clan prenne du temps sur ses autres obligations pour leur apprendre des techniques de combats. Il suit également scrupuleusement chaque entraînement, ne ratant aucun progrès d'un novice et le nommant guerrier dès que l'apprenti est prêt tout comme les chatons de six lunes sont immédiatement nommés guerriers. Il ne sourit pas. Jamais on ne le verrait sourire et son visage est glacé, figé dans une même expression depuis longtemps, sans qu'on ne puisse rien faire pour régler ça, féroce et impitoyable, il ne laissera jamais de chats étrangers sur ses terres sans qu'il n'ait une bonne raison de le faire, quand bien même est-ce un solitaire blessé. Arrogant et hautain, il n'hésitera jamais à prendre de haut les autres chats et les autres Clans surtout. Et jamais il n'abandonnera quelque chose qu'il a commencé, bien trop têtu pour cela. Gardant de ce même fait une idée qu'il a en tête sans que rien ne puisse l'en déloger. Pas même l’avis de son lieutenant qu’il garde que pour la forme, car le code du guerrier et les cérémonies ancestrales l’y obligent. Lui, même en ayant reçu ses neufs vies, n’y croit pas au Clan des Étoiles et cela ne changerait sans doute jamais, mais il sait pertinemment qu’il ne pourrait pas ébranler la foi de ses guerriers tant que ceux-ci ne commencent pas par eux-même à douter de leurs ancêtres. Alors il attendrait, parce qu’il est patient et le jour où une faille sera là, il s’y plongera sans l’ombre d’une hésitation. Observateur, il ne manque pas de remarquer même les petits détails qui pourraient échapper aux guerriers habituels. Une perception plus grande que la normale lui permet de ressentir les émotions de la majorité des chats, mais… en tant que parfait cœur de renard, il ignore totalement ce que ressent les autres chats pour ne servir que son propre intérêt. De cette façon, il n’aidera jamais un autre Clan s’il sait qu’il n’aura absolument rien de bénéfique en retour. Oui, on peut le qualifier d’égoïste et il connait tous ses défauts, mais il ne fait que les affirmer. Assumant d’être manipulateur, cœur de renard et pis encore, il est sans doute un des chefs les plus tordus que la Forêt ait connu depuis certains temps bien que ses projets de conquêtes n’aient pas encore été mis à exécution. Et devant les autres chefs, il feint le calme et l’aspiration de la paix. En fait… feindre ne serait pas le bon mot puisqu’il est simplement convaincu que la paix sera apportée véritablement que lorsque son Clan sera la seule puissance de la forêt et qu’il ait assimilé toutes les autres. Il ne veut pas mal faire véritablement tout compte fait, il a simplement sa propre perception du bien et du mal qui n’est pas celle que les autres ont.  

Mais parfois, je suis là. Et j’empire les choses encore plus, les rendant d’avantage déformées. Si vous croyez Étoile d'un Mystère fou, fuyez. Fuyez quand j’arrive parce que ce sera pire, définitivement pire. Moi, je suis l’ombre de ce meneur. Je porte le nom de Venin. Un nom court, rapide et efficace. Qui me correspond, car je crache mes paroles telles du venin, la franchise détruit, la vérité assourdie. Et moi, je prends plaisir à la répandre à tous vents pour anéantir l’espoir qui ne résite jamais au poison des révelations. Mais.. ne croyez pas vous en sortir si bien que ça. Là n’est pas ma seule caractéristique, loin de là. Le meneur, il ressent les émotions des autres, mais pas moi. Je suis froid. Distant, cruel. Et le froid envahit quiconque est autour de moi. Et ce froid coule dans mes veines. Moi, je suis plus cruel encore que le cœur de renard à la tête du Clan du Tonnerre, parce que je tue de sang froid et sans hésiter. Quand personne ne me voit, je tue. Et j’efface les preuves, fais passer cela en accident ou encore accuse quelqu’un d’autre pour me voir épargner des sentences de mes actes terribles. Et je lui parle. Quand je ne prends pas contrôle de son être, je lui murmure des choses et il finit par parler seul ou voir des choses qui n’existent pas. J’influence som quotidien, à ce chef et je m’amuse. Je m’amuse tellement.